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Communiqué de presse du 24.06.2025

Pétition 3231 : le 24.06.2025, la pétitionnaire a présenté à la presse luxembourgeoise sa vision, soutenue par des ONG et par Vicky Krieps

Le 2 juillet 2025, le Parlement luxembourgeois tiendra un débat (live streaming) avec les citoyens sur les sanctions contre Israël, à la suite de la pétition publique 3231 qui a dépassé le seuil requis de 4 500 signatures. Le Luxembourg est le seul pays de l’UE où une telle initiative citoyenne a déclenché une discussion parlementaire officielle.

Participeront au débat au Parlement:

  • la délégation de la pétitionnaire
  • des députés
  • Xavier Bettel, ministre des Affaires étrangères

En amont du débat parlementaire, la pétitionnaire, Dalia Khader, a donné une conférence de presse le 26 juin, soutenue par Jewish Call for Peace, l'actrice germano-luxembourgeoise de renommée internationale Vicky Krieps, et accompagnée de Amnesty International Luxembourg.

Dalia Khader, auteure de la pétition 3231, est une Palestinienne originaire de Jérusalem qui a obtenu la nationalité luxembourgeoise après plusieurs années de résidence au Luxembourg. Voix active de la société civile, elle milite pour la justice et la sensibilisation à la situation en Palestine : organisation de manifestations, collectes de fonds et événements éducatifs destinés à informer le public et les décideurs.

Dans ses propres mots, elle expose sa motivation : « Je ne peux pas rester silencieuse. Je ne peux pas simplement regarder un génocide se dérouler contre mon peuple. Si je suis au Luxembourg, c’est par pur hasard ; j’aurais tout aussi bien pu me trouver aujourd’hui avec mes amis à Gaza. Tout ce que je fais est ma façon de résister : préserver mon héritage, ma culture et, surtout, me tenir aux côtés de mon peuple. L’histoire doit être écrite avec vérité, et l’avenir avec justice. Aujourd’hui, nous nous battons pour les deux. »

Les actions de Dalia s’inscrivent dans un mouvement plus large au Luxembourg qui réclame des mesures gouvernementales face aux atrocités commises par le Gouvernement israélien ainsi que sa reddition de comptes devant le droit international. Elle place une grande confiance dans le peuple luxembourgeois, convaincue qu’il se trouvera du bon côté de l’histoire, et espère que le Gouvernement alignera ses actions sur la volonté populaire et sur les principes de justice qu’il défend sur la scène internationale.

Martine Kleinberg s'est exprimée au nom de Jewish Call for Peace. JCP est une association progressiste et laïque qui inscrit son action dans un cadre humaniste et universel, celui de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du droit international.

  • contribuer à la défense et la promotion des valeurs démocratiques d'égalité, de solidarité, de justice sociale et combattre toutes formes de racisme, particulièrement les préjugés antisémites
  • faire connaitre la diversité des voix juives tant au plan politique que culturel
  • apporter sa petite part dans la recherche d’un règlement juste du conflit israélo-palestinien.

« Vu les principes et les missions de JCP, il était tout naturel que j'accepte l'invitation de Dalia à rejoindre son équipe de pétionnaires. Je me sens également portée par l'appel adressé au Gouvernement luxembourgeois par plus de 315 personnalités publiques et 460 citoyens engagés "Gaza meurt : nous vous demandons d'agir !" et la lettre ouverte signée par plus de 50 ONG et associations luxembourgeoises. » a expliqué M. Kleinberg. Elle a ajouté : « Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’Israéliens qui demandent eux aussi une forte pression internationale (Ehud Olmert, Eli Barnavi parmi les plus connus). Et pour être efficace, celle-ci doit être très concrète. »

Amnesty International suit de près la situation en Israël et dans le Territoire Palestinien Occupé, ce qui lui a permis de conclure que les actions d’Israël à Gaza peuvent être qualifiées de génocide, selon la définition de la Cour Pénale Internationale.

La position d’Amnesty International ne va pas forcément aussi loin que celle des pétitionnaires. Cependant, l’Accord d’Association prévoyant les relations entre l’UE et Israël stipule dans son Article 2 que ces relations, économiques, diplomatiques, intellectuelles, et autres ne peuvent se faire que si les États respectent les droits humains. Amnesty International a largement documenté les violations de ceux-ci, raison pour laquelle nous demandons au Gouvernement luxembourgeois de se positionner de manière ferme pour la suspension de l’Accord d’Association UE-Israel. Le Luxembourg a, jusqu’à présent, plaidé pour plus d’action contre la situation à Gaza, sans pour autant soutenir la suspension de cet Accord. Nous stipulons qu’il est indispensable que le Gouvernement prenne une position plus tranchée pour mettre fin au génocide, comme l’ont fait d’autres pays comme l’Espagne, l’Irlande, Malte ou encore la Slovénie.

Par ailleurs, afin d’assurer une paix durable dans la région, il est important de reconnaître que le 7 octobre 2023 n’est pas le début de ce conflit, et qu’Israël mène depuis des décennies une politique d’occupation et d’apartheid contre le peuple palestinien. Ce n’est qu’en réglant ces problèmes de fond qu’une paix durable sera trouvée, et dans ce cadre, le Luxembourg a aussi un rôle à jouer.

Vicky Krieps (en ligne) s’est exprimée en tant que citoyenne, en rappelant : « Nous sommes fiers que notre Grande-Duchesse [pendant la Seconde Guerre mondiale] soit partie en Angleterre et ait envoyé des messages à la radio. Ces choses dont nous sommes fiers, elles ont eu lieu parce que les Luxembourgeois, à cette époque-là, ont choisi de se tenir d’un certain côté, celui des droits humains. » Elle a expliqué son engagement : « J’aimerais aider et soutenir cette cause, parce qu’il y a des gens au Luxembourg qui élèvent la voix, qui vont dans la rue, qui font des pétitions… Tous ces gens se battent, ils ont besoin d’être entendus, et le gouvernement doit réagir. Parce que ce sont des gens qui demandent à un gouvernement d’être humain. »

Inspirée par son grand-père, Robert Krieps, Vicky a parlé du courage : « Ce serait tellement important qu’un pays, même tout petit, ait le courage de faire entendre sa voix. Ce serait une chance pour le Luxembourg d’être reconnu pour quelque chose de vraiment important, rappeler aux autres ce que c’est, l’humanité. »

« Mon grand-père, il était un simple étudiant [pendant la guerre], il ne pensait pas que ce que faisait Hitler était juste. Il a fait un peu de résistance, et il a failli y laisser sa vie. Mais quand on lui a demandé au procès : “Les livres que vous aviez dans votre chambre, Monsieur Krieps, ce n’étaient pas les vôtres, hein ? Ils venaient de votre père ?” — il s’est levé et il a dit : “Non, c’étaient mes livres. Ce que vous faites est mal.” Et on l’a envoyé en enfer [camp de concentration]. Parfois, dans la vie, il faut juste avoir le courage de dire ce qui est juste. »

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